CHARLOTTE :
LE SPORT : FORCE OU FAIBLESSE
FACE A LA MALADIE ?

Aujourd'hui, on découvre charlotte, infirmière libérale et passionnée de photo et de vidéo. C'est en novembre 2022, qu'elle décide de se lancer à fond dans la vidéo pour réaliser des documentaires. Elle pratique à côté de ça le trail en compétition, mais choisie de troquer les compétitions contre les sorties plaisir, pour l'aider à vaincre l'anorexie. Après une hospitalisation et un moment de réflexion  elle décide de se battre et découvre de nouvelles activités comme l'alpinisme, le parapente etc.. 

Découvrons son parcours, de sportive combattante !

1. Présente-toi ! :)

Je m'appelle Charlotte, j'ai 26 ans et jusqu'en novembre 2022, j'étais infirmière libérale tout en faisant de la vidéo et de la photo en parallèle. Depuis, je me suis lancée à fond dans la vidéo pour réaliser des documentaires. 

Niveau sport, j'ai fait beaucoup de trail en compétition durant de nombreuses années, puis pour me sortir de l'anorexie, j'ai arrêté et j'ai découvert d'autres activités comme l'alpinisme, le parapente etc... Aujourd'hui, je passe beaucoup de temps dans les airs ! :) Ca m'a permis d'apprendre à lâcher prise sur de nombreuses choses et à relativiser dans pas mal de situations ! 

2. D'où vient ta passion pour les sports outdoors ?

Mes parents faisaient beaucoup de sport, on a toujours baigné dedans avec mes deux frères. On partait vacances à vélo alors que nous n'avions même pas 10 ans. Je me souviens avoir fêté mes 10 ans justement pendant le tour de la Corse à vélo ! Ceux sont des supers souvenir ! Pendant les années collège, j'allais faire de l'UNSS le mercredi après-midi, il y avait plein de sports différents qui étaient proposés. Puis, je me suis découvert une passion pour l'athlétisme et plus particulièrement le sprint, puis le départ pour mes études m'a fait plutôt passer sur du long et je suis encore plus tombée amoureuse du trail. J'adorais ça, les paysages, la technique et les longues balades ! 

3. Tu pratiques aussi la course à pied. Quelle est ta routine, tes entraînements ?

Je cours toujours, mais je ne fais plus du tout de compétition. Je vais courir quand j'en ai envie, je n'ai plus de routine, je fais vraiment ça au feeling, car je fais aussi beaucoup de marche et de vol (qui consiste à monter à pied à un sommet et descendre en volant). J'aime beaucoup le fait qu'aujourd'hui j'ai de la variété dans ce que je fais et aucune contrainte. Si j'ai envie j'y vais, mais si je n'ai pas envie je n'y vais pas. Si je veux faire une sortie à fond je le fais, si je suis crevée que j'ai juste envie de sortir prendre l'air et marcher c'est ok aussi.

4. Tu partages beaucoup sur ton métier de vidéaste et photographe à travers le monde. Quel a été ton plus beau projet ?

Je commence tout juste à faire ça à 100%, avant je faisais plutôt des vidéos locales. Mais là je travaille sur le projet RISE - Our World Heritage qui est une série de documentaires sur 5 thématiques en lien avec le dérèglement climatique. Le but c'est de trouver des solutions que l'on peut ensuite répliquer. Il y a tout un écosystème qui tourne autour de ce projet, ce n'est pas que des documentaires. Il y a des interventions dans les écoles pour sensibiliser, des chercheurs qui travaillent sur les thématiques, des étudiants qui créent un serious game sur les solutions etc... 

Nous étions au Kenya au mois de février pour le tournage, nous avons vécu dans une communauté nomade, qui souffre énormément du dérèglement climatique : ils n'ont pas eu de pluie depuis 4 ans... J'aurais tellement de choses à raconter sur ce tournage : les rencontres, les larmes, les sourires... J'ai hâte que le documentaire sorte à la mi-mai 2023. Il est actuellement en montage :) 

Mais pour le moment RISE, c'est le plus beau projet auquel j'ai participé ! 

5. Tu as récemment été atteinte d'anorexie. Une maladie très complexe, dure à soigner et qui touche de nombreuses femmes. Pourrais-tu nous raconter ton vécu ?

Oui, je suis rentrée dans un cercle assez vicieux avec la course à pied... J'ai perdu beaucoup de poids et en même temps j'avais des problèmes personnels qui m'affectaient beaucoup. Petit à petit, j'avais de moins en moins faim, mais je faisais toujours de plus en plus de course. J'ai eu une période où plus je perdais du poids meilleure j'étais dans mes performances, mais un jour tout ça s'arrête, quand le corps passe une certaine limite, il est faible et il souffre. J'ai mis du temps à me rendre compte que j'étais malade et à l'accepter. Je souffrais énormément. Un jour, j'ai eu très mal au dis, j'ai appelé ma mère et nous sommes allés à l'hôpital. Le médecin que j'ai vu m'a dit que j'allais mourir si je continuais, que c'était grave. 

Au début, je m'en fichais, car j'tétais tellement mal que je préférais mourir que de vivre... puis j'ai passé du temps enfermée dans la chambre d'hôpital et j'ai réfléchi, beaucoup, j'ai pleuré beaucoup aussi, et je me suis dis que je devais me battre, que je pouvais pas finir ma vie comme ça, que je n'étais pas cette personne là au fond de moi. Alors je me suis battue. Ca n'a pas été facile, mais j'ai réussi. 

6. Comment as-tu fais face à cette maladie ? Le sport a-t-il joué un role dans ta guérison ?

J'ai fait tout un plan pour pouvoir me sortir de ça. Je notais tout ce que je mangeais, mon poids, les activités que je faisais et je faisais un bilan chaque semaine pour rajouter une petite cuillère de riz par exemple. A côté de ça j'ai été suivi par différents professionnels de santé. J'ai écris un livre dans lequel je raconte mon histoire et je donne les clés qui m'ont aidé à m'en sortir. J'ai auto-édité le livre, alors il n'est pas parfait, loin de là, mais je l'ai vraiment fait dans le but d'aider d'autres personnes, car j'aurais bien aimé avoir un peu d'espoir quand j'étais malade. 

En ce qui concerne le sport, oui forcément ça m'a aidé car ça m'a permis de mieux accepter de manger certaines choses etc mais ça n'a pas été facile, car pour moi le sport à aussi été une façon d'éliminer. Il a été autant destructeur que salvateur. 

7. Quel message voudrais-tu faire passer à toutes ces femmes qui luttent contre cette maladie ?

J'aimerais dire de ne pas baisser les bras, qu'on peut s'en sortir, qu'il faut oser en parler et ne pas rester seul(e), mais surtout j'aimerais dire que la vie vaut le coup d'être vécue, les moments de bonheur existent, la paix avec son corps existe et que la victoire après cette bataille se savoure encore plus que n'importe qu'elle autre victoire. 

Un grand merci à Charlotte pour nous avons raconté son parcours, sa relation à la fois si évidente mais aussi si difficile avec le sport. J'espère que cet article vous aura inspiré !

A bientôt, 

Virginie

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