DES VETEMENTS DE SPORT RESPONSABLES

L'industrie textile est aujourd'hui une des plus polluantes au monde. On entend très souvent qu'elle est la deuxième industrie la plus polluante, mais il est difficile de déclarer sa position, car cela dépend des éléments qui sont comparés. Par exemple, si on regarde les émissions de gaz à effet de serre, le textile est classé en 5ème position. Si on considère l'occupation des sols, celle-ci est en seconde position. Et en consommation d'eau et de matière, elle est en 3ème position. 

1. POURQUOI NOS VÊTEMENTS POLLUENT ?

Tout d'abord, l'impact écologique de nos vêtements commence à la production des matières premières, mais la pollution qu'ils procurent ne s'arrête pas une fois que nous avons acheté le produit, elle continue et augmente à chaque lavage. 

1. La création des matières premières : 

Dans le textile, il existe différents types de matériaux pour créer des tissus : 

- Les matières naturelles : à partir de fibres végétales ou animales. Mais attention, qui dit matières naturelles ne veut pas forcément dire matières responsables. Par exemple pour la culture du coton, des pesticides sont généralement utilisés, ainsi qu'une énorme quantité d'eau : 700L, soit l'équivalent d'une baignoire pour 1 seul tee-shirt. 

- Les matières artificielles : à partir de pulpes végétales suite à un fort traitement chimique pour modifier son aspect (comme la viscose, le lyocell...).

- Les matières synthétiques : conçues à partir de polymères qui sont des molécules issues de la pétrochimie (comme l'élasthanne, le polyamide, le polyester...). 

Toutes ces matières, même naturelles, ont ainsi un énorme impact sur notre environnement. 

2. La transformation de ces matières premières : 

Une fois ces tissus conçus, leur développement ne s'arrête pas là. En effet, la plupart vont subir de lourds traitements pour modifier leurs aspects ou leurs propriétés : teinture, délavage, aspect vielle... Cette étape se nomme l'ennoblissement et pour arriver au résultat souhaité, des substances chimiques vont être utilisées comme du plomb, du mercure, du cuivre... Ces traitements sont très souvent rejetés dans les eaux de la ville et sont très dangereux pour la santé des travailleurs. 

3. La surproduction inculquée par la Fast Fashion et l'Ultra Fashion : 

Depuis une vingtaine d'années maintenant, la Fast Fashion à bouleversé les codes de la mode : 

- Rythme de collection effréné avec des centaines de nouveautés tous les 15 jours, contre 2 collections annuelles été et hiver à l'époque. 

- Des prix très bas et des marges très élevées. Le problème de ces prix plus attractifs et que la production est souvent délocalisée dans des pays très pauvres où les artisans sont rémunérés quelques euros par mois dans des conditions non-réglementaires : travail des enfants, aucuns jours de repos, lieux de travail délabrés, contacts avec des substances chimiques sans protection...

4. Le transport : En moyenne, un article classique parcourt 40 000km du lieu de création de la matière première, jusque chez vous. Ce transport est très souvent réalisé en avion ou en cargo qui émettent énormément de gaz à effet de serre. 

5. Le lavage : 

Malheureusement, pour les matières synthétiques qui sont composées de molécules chimiques, l'impact environnemental de notre vêtement augmente un petit peu plus à chaque lavage. Les micro-particules chimiques qui composent nos tissus (micro-billes de plastiques, invisibles à l'oeil nu) vont se détacher au fur et à mesure des lavages et des chocs dans notre lave-linge. Ces micro- billes vont par la suite se mélanger à l'eau et atterrirent dans les océans. Certaines vont être mélangées par des poissions que nous allons nous aussi consommer et d'autres vont se retrouver dans l'eau ou éparpillées sur la plage, peut-être en avez-vous déjà vu ? 

2. COMMENT MIEUX FAIRE EN TANT QUE MARQUE ?

1. Une production plus locale :

L'objectif de Other Skin est de limiter un maximum l'impact environnemental des produits et cela passe par la diminution des transports et du nombre de kilomètres parcouru. Les produits et tous les composants sont donc entièrement conçus en Europe : 

- La production est réalisée au Portugal, à une vingtaine de KM de Porto. 

- Les deux tissus de la collection et les peaux de chamois pour le cyclisme viennent d'Italie. 

- Les élastiques du maillot de bain et de la brassière viennent du Portugal. 

- Les packagings sont Français et biodégradables. 

Une fois assemblés au Portugal, délivrés à Clermont-Ferrand chez la fondatrice puis envoyés chez vous, les produits parcourent moins de 4 000 KM. Pour limiter les gaz à effet de serre, les transports sont effectués par voie routière. 

2. Des matériaux responsables : 

Les matières utilisées dans le sport sont principalement issues du pétrole. Pour nos produits, j'ai fait le choix de me tourner vers des tissus à 100% recyclés. Pour recréer ces matières, notre usine textile italienne utilise : 

- Des matériaux pré-consumer : chutes de déchets industriels qui n'ont pas été utilisées.

- Des matériaux post-consumer : déchets après consommations comme les bouteilles plastiques.

Utiliser ces matières permet de partir de composants déjà existants et d'éviter d'en produire de nouvelles. Elles permettent de réduire de 53% les émissions de C02 et d'utiliser beaucoup moins d'eau. 

Ces tissus sont apparus il y a quelques années, mais le choix est encore très réduit, surtout dans le sport. C'est un secteur en plein développement et qui avec le temps remplaceront les matières traditionnelles. Mais il faut bien prendre en compte qu'utiliser ces textiles coûtent 20% plus cher et que cela impacte automatiquement le prix de vente final. Cependant, plus les consommateurs se tourneront vers ce type de produits et de marques, plus les fournisseurs en développeront, s'émélioreront  et les prix baisseront.

3. Un rythme de production : 

Revenir à une production raisonnée, c'est un des piliers de la marque. Deux collections seront ainsi proposées annuellement en fonction des saisons : 

- La collection printemps/été 

- La collection automne hiver 

Ces collections seront disponibles sur petits stocks afin d'avoir des produits quotidiens et d'étaler les ventes pour la marque. Quelques produits seront proposés en pré-commande de manière ponctuelle afin de dynamiser la collection et de proposer des nouveautés. La pré-commande permet de gérer les stocks et de ne pas sur-produire. 

4. Le lavage / le cycle de vie des produits 

Afin de réduire l'impact de chaque vêtement, des sacs vous seront bientôt proposés sur le site afin de les protéger et de les mettre à l'intérieur lors du lavage. Cela permettra de bloquer la libération des micro-plastiques (même si celles-ci sont beaucoup moins nombreuses avec des matériaux recyclés). 

L'objectif est également d'accroître un maximum la durée de vie de chaque vêtement. Ce sac de lavage permettra de mieux les protéger et donc de moins les abîmer. 

Aujourd'hui, il est très compliqué d'avoir des produits biodégradables quand il y a un mélange de fibres, comme c'est le cas pour les produits Other Skin et comme pour la plupart des vêtements de sport. Dans le futur, l'objectif serait de trouver des tissus responsables composés d'un seul composant, mais cela est aujourd'hui impossible à trouver sans pallier à leurs technicités. 

5. Vous proposer le prix le plus juste 

Il est important pour moi de trouver la balance entre prix accessibles et rentabilité de la marque. Avec la Fast Fashion, nous avons perdu la notion de prix associé à chaque article et donc de la notion de travail qu'il peut y avoir derrière et qui impacte différents acteurs. Surtout que les marques de Fast Fashion, mais également les marques de prêt-à-porter premium possèdent des marges très élevées en général x8 sur les produits alors que pour un vêtement, la marge devrait être autour de x3. 

Pour vous donner un exemple, voici le détail des coûts du maillot de cyclisme Other Skin : 

- Fabrication + matériaux : 47 € 

- Packaging : 2,50 € 

- Charges de l'entreprise : 20 € 

= 88 € + TVA 20% 

Prix de vente = 105 €

Les charges de l'entreprise permettent à la marque de financer : la communication, le marketing, les charges d'une entreprise, le local, le développement des futurs produits... Egalement un jour, la rémunération de la fondatrice et la création de nouveaux postes ! 

La marge pour ce produit est ainsi de 1,88, ce qui est le plus bas que nous pouvons accepter sans augmenter le prix du produit. En moyenne sur tous les articles, le coefficient est de 2,62. 

J'éspère que cet article sur la mode responsable vous aura plu ! Si vous avez des questions, n'hésitez pas à me contacter ! Sachez que nous ne sommes pas parfaits, mais nous essayons de nous améliorer au quotidien sur ces sujets en plein développement.

A très vite, 

Virginie

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